Tout d’abord premier constat : je n’aurai pas tenu 24
heures sans publier d’article. Que voulez-vous, on pactise avec ses propres
addictions.
Mais j’ai une raison d’écrire (ou tout au moins un prétexte) :
dans l’aéroport tout à l’heure, j’ai songé qu’il était un peu malhonnête de
faire comme si arriver dans un pays ou le quitter était l’évidence même. Dire c’est parti, c’est gommer tout ce qui
dans un voyage résiste, râpe, tout ce que précisément dans la vie on ne peut
pas zapper : l’attente, les difficultés, les bonnes ou les mauvaises
surprises.
Je ne prétends pas être une voyageuse aguerrie mais j’ai eu l’occasion
de passer par différents aéroports nationaux et internationaux ces dernières
années : de quoi me constituer un petit baluchon d’habitudes. Je dirais
que prendre l’avion n’est pas chose aisée, même pour ceux qui le font
régulièrement. Ca suppose une série de démarches et de contraintes qui peuvent
avoir un effet carrément paralysant. Je reviens sur quelques points qui à mon
avis méritent d’être évoqués.
Pour commencer :
acheter son billet
Le plus intéressant est souvent de passer par internet, d’utiliser
un comparateur et d’éviter les dates les plus demandées. Mais saviez-vous que
le prix du billet évolue aussi en fonction de l’heure à laquelle vous faites
votre réservation ? Concrètement, pour les insomniaques, il vaut mieux
acheter son billet entre 4h et 6h du matin. Pour plus d’informations, vous
pouvez aller voir
ici, il y a une foule de conseils à glaner.
Dans sa valise
J’ai piqué l’idée à Papa Caribou : j’ai laissé dans ma
valise une fiche plastifiée qui fait le récapitulatif de tout ce dont on peut
avoir besoin en voyage (des chaussures de marche aux lunettes de soleil en
passant par les médicaments utiles).
Chose que j’aurais retenue de mes déboires à Amsterdam : toujours garder dans son bagage à main
ce que Tata Choup appelle un baisenville
(vous conviendrez que c’est charmant) : au minimum une brosse à dents et
des sous-vêtements de rechange. Ca peut s’avérer très appréciable quand vous
êtes bloqué(e) 24 heures dans une ville de transit.
Mon meilleur allié
Un paquet de mouchoirs. C’est bête comme chou je sais.
Pour boire et pour manger
Les prix dans les aéroports sont exorbitants et je ne m’y ferai
jamais. La nourriture n’est pas interdite dans les bagages cabine et rien ne
nous empêche donc de préparer à l’avance un sandwich avec des aliments locaux
(ça permet aussi de retrouver un peu le goût du pays que l’on quitte – pour la
Roumanie, pain noir/caşcaval/zacusca).
Et pour l’eau ? J’embarque une petite bouteille vide que je
remplis dans les toilettes de l’aéroport après avoir passé les barrières de
sécurité.
Rien ne sert de courir,
il faut partir à point
À point : ni trop tôt, ni trop tard. Il n’est pas inutile
de savoir faire la différence entre aéroport national et international. Ca vous
évitera d’arriver à 4h du matin dans un minuscule aéroport roumain qui n’ouvre
qu’à 5h (je parle de Iasi bien entendu. Mon avion décollait à 6h ce matin et j’ai
pris la mauvaise habitude d’arriver systématiquement avec 2h d’avance). À
Montréal/Détroit/Paris Charles de Gaulle en revanche, mieux vaut avoir du temps
devant soi pour passer les douanes, traverser les kilomètres de duty free, expliquer que vous n’êtes pas
un dangereux psychopathe, etc.
Quant à l’endroit en lui-même, force est d’avouer qu’il me
séduit. Allez savoir pourquoi, j’adore les aéroports. L’anthropologue Marc Augé
les range dans la catégorie des non-lieux :
espaces où ne se construisent ni identité, ni relation, ni histoire. Espaces de
transit, en somme. Je comprends cette analyse et en même temps je ne peux
complètement y souscrire : j’ai fait beaucoup de belles rencontres dans des
aéroports et je reste persuadée que du lien peut se créer au cœur même du flux.
Une dernière chose, que je suis amusée de constater : je me
sens non pas de retour en France,
mais en voyage en France.