samedi 30 mars 2013

Du papier et des ciseaux

Que fait une Sibylle de Pâques quand elle ne peut pas peinturlurer des œufs avec sa Mouchka ?

Réponse : des collages.
Pour le plaisir suranné des cartes postales.

Une dernière pour la route :
(Excusez le mauvais rendu des couleurs. Quelqu'un a oublié d'allumer le soleil à Amiens.)

vendredi 29 mars 2013

C'est pas juste, mais ça me réjouit

S'il y a une fête religieuse dont mon âme païenne se réjouit, c'est bien Pâques.

Et vous savez quoi ? Cette année, je vais y avoir droit deux fois.

Pas besoin de tomber dans une faille spatiotemporelle pour ça : il suffit de se trouver en France en mars-avril, et en Roumanie en mai.

(Vous pouvez remplacer la France par n'importe quel autre pays catholique, et la Roumanie par n'importe quel autre pays orthodoxe.)

Le phénomène s'explique par un léger décalage entre les calendriers utilisés et par les différentes lunes fictives qui servent de référent (explication détaillée ici - j'adore la notion de 'lune fictive').

En 2013, les catholiques célèbreront Pâques le 31 mars et les orthodoxes  le 5 mai (je suis prête à accueillir les amateurs de chocolat).

Joyeuses Pâques !


(Pour ceux qui se posent la question : l'orthographe a longtemps hésité entre singulier et pluriel. On pouvait écrire indifféremment Pâques ou Pâque (Pasques et Pasque au Moyen-Age). Aujourd'hui, on parle de Pâques chrétiennes et de Pâque juive. Mais ces fêtes ne recouvrent pas la même chose. La Pâque juive célèbre la sortie d'Égypte, les Pâques chrétiennes fêtent la résurrection du Christ.)

(Et pour ceux qui comme moi se sont vraiment posé la question : attention à ne pas à ne pas développer de TOG - Trouble Obsessionnel Grammatical - on s'en sort difficilement après. Voici un article qui sensibilise l'opinion sur un phénomène encore mal connu en France. Remarquez, je ne m'étais jamais interrogée sur le raviolo ou la tagliatella : je les mange toujours par deux.)

jeudi 28 mars 2013

À propos de thèse



Si vous aussi vous vous demandez comment on fait pour écrire une thèse en littérature (mais je pense que ça marche dans d’autres domaines).
Prenez un demi-litre d’eau. Versez quelques gouttes de citron (selon l’acidité désirée). Ajoutez une cuillère de graines de chia. Secouez. Attendez (les graines de chia vont gonfler).
Asseyez-vous (la bouteille est à portée de main). Mettez-vous au travail.

À propos de Iasi

À lire sur Roumanophilie :

Iași, un rempart stratégique à la frontière orientale de l’Union européenne.

lundi 25 mars 2013

Samedi 23 mars : mieux vaut tard que jamais

Alors que je suis à Paris pour de toutes autres circonstances, j'apprends que se tient du 22 au 25 mars le salon du livre de Paris, qui cette année laisse la part belle à la Roumanie. Je ne sais pas comment j'ai pu découvrir ça aussi tard mais après tout, comme disent les grands-mères, mieux vaut tard que jamais.

Extrait du site officiel :

"Pour sa 33ème édition, le Salon du livre met à l’honneur les lettres roumaines. En 2013, les visiteurs du Salon viendront à la rencontre d’une belle sélection de 27 auteurs roumains dont une dizaine de romanciers découverts en 2012 par les éditeurs français : des essayistes d’envergure européenne ; des auteurs de roman graphique ; des dramaturges au ton percutant et rafraîchissant ; des poètes et des romanciers à la veine chatoyante et portant un regard acéré sur la société roumaine."

Tout cela me laisse rêveuse. Des Roumains dont les livres brillent et changent de couleur selon les jeux de  lumière (cf. la définition que le TLFi donne pour le verbe chatoyer) ?! Il faut que j'aille voir ça de plus près.

Malheureusement, je ne peux pas me rendre sur les lieux du crime (l'entrée, au passage, coûte 10 euros). Mais qu'à cela ne tienne : je vais chercher une liste des auteurs invités et passer commande dans ma librairie préférée, histoire de me mettre à la page côté littérature roumaine.

Je tombe alors sur un article du Monde tout à fait étonnant : Des écrivains roumains boycottent le Salon du livre. Je trouve le geste fort et vraiment révélateur du clivage qui oppose politique et culture dans le pays. 

Si vous voulez un autre point de vue sur la question, voici un article de Courrier International : Les écrivains roumains ont tort de ne pas venir.

Au-delà du jugement porté par les uns et les autres sur le boycott (ces six auteurs ont-ils eu raison / tort de ne pas venir ?), je trouve que la situation interpelle. Des Roumains me l'ont dit, ne cessent de me le dire, mais j'ai encore du mal à mesurer à quel point les luttes pour l'indépendance de la culture, pour la liberté de la pensée sont encore vives dans le pays.

mercredi 20 mars 2013

Bisha, la chèvre bleue qui parlait rrom



Je suis étonnée de la confusion permanente qui est faite entre Roumains et Roms. Pas seulement autour de moi, dans les conversations quotidiennes (je peux comprendre qu’on connaisse mal l’histoire de l’Europe de l’Est ! moi-même je m’y perds encore...) mais aussi dans la presse, les médias, l’école. Récemment, je suis tombée sur un article de Libération assez frappant.

Titre : Face aux Roms, Valls sans hésitation
Sous-titre : Immigration. Le ministre, qui estime que peu de Roumains veulent s’intégrer, annonce la reprise des démantèlements des camps illégaux. 

L’équivalence est posée : Roms = Roumains. Et même si le reste de l’article fait bien la distinction, on retient en fin de compte cette équation simplifiée.

Les Roms ne sont pas forcément roumains, et les Roumains ne sont pas forcément roms (loin de là d’ailleurs). C’est en Roumanie, dans la bouche de Roumains, que j’ai entendu les propos anti-roms les plus virulents.

Mais alors qui sont les Roms ? Pour faire court et simple : les Roms forment une communauté très présente en Europe de l’Est (en Roumanie, mais aussi en Bulgarie, en Hongrie). Ils constituent la plus importante minorité ethnique d’Europe. Leur implantation résulte de vagues d’immigration successives. 

D’où viennent-ils ? Le peuple rom (ou tsigane) est parti d’Inde autour des VIIIe-IXe siècles.

Y a-t-il une identité rom ? Oui et non. Les Roms sont un peuple sans pays d’attache, sans autorité administrative. Ils sont des citoyens des pays où ils vivent. Il y a donc une multitude de groupes tsiganes différents de par leur culture, leur religion, leur musique. Certains sont nomades (les ‘gens du voyage’ en France) mais beaucoup se sont sédentarisés.

Il existe tout de même une langue rom : le romani ou rromani (une langue avant tout orale, même si une orthographe unifiée a été proposée à partir de l’alphabet latin). Le romani n’a pas grand chose à voir avec le roumain, même s’il lui emprunte quelques termes à l’occasion. Dans Bisha, la chèvre bleue qui parlait rrom, la langue parlée par la famille Topino est le romani. 

(Le redoublement de la consonne indique qu’il faut rouler le [r], pas comme en français.)

C’est un album superbe écrit par Alain Serres et illustré par Delphine Jacquot. Je vous renvoie à la présentation de Vanessa dans ma librairie préférée : Pages d’Encre, à Amiens.

Rien de mieux que la littérature jeunesse pour se remettre les idées en place.

Et si vous voulez en lire un peu plus sur les Roms, voici une présentation claire et bien renseignée.

Pour les âmes linguistes, il y a aussi ce texte de Julien Radenez qui mérite un coup d’œil.

mardi 19 mars 2013

Mardi 19 mars : retour sur le départ


Tout d’abord premier constat : je n’aurai pas tenu 24 heures sans publier d’article. Que voulez-vous, on pactise avec ses propres addictions.

Mais j’ai une raison d’écrire (ou tout au moins un prétexte) : dans l’aéroport tout à l’heure, j’ai songé qu’il était un peu malhonnête de faire comme si arriver dans un pays ou le quitter était l’évidence même. Dire c’est parti, c’est gommer tout ce qui dans un voyage résiste, râpe, tout ce que précisément dans la vie on ne peut pas zapper : l’attente, les difficultés, les bonnes ou les mauvaises surprises.

Je ne prétends pas être une voyageuse aguerrie mais j’ai eu l’occasion de passer par différents aéroports nationaux et internationaux ces dernières années : de quoi me constituer un petit baluchon d’habitudes. Je dirais que prendre l’avion n’est pas chose aisée, même pour ceux qui le font régulièrement. Ca suppose une série de démarches et de contraintes qui peuvent avoir un effet carrément paralysant. Je reviens sur quelques points qui à mon avis méritent d’être évoqués.

Pour commencer : acheter son billet
Le plus intéressant est souvent de passer par internet, d’utiliser un comparateur et d’éviter les dates les plus demandées. Mais saviez-vous que le prix du billet évolue aussi en fonction de l’heure à laquelle vous faites votre réservation ? Concrètement, pour les insomniaques, il vaut mieux acheter son billet entre 4h et 6h du matin. Pour plus d’informations, vous pouvez aller voir ici, il y a une foule de conseils à glaner.

Dans sa valise
J’ai piqué l’idée à Papa Caribou : j’ai laissé dans ma valise une fiche plastifiée qui fait le récapitulatif de tout ce dont on peut avoir besoin en voyage (des chaussures de marche aux lunettes de soleil en passant par les médicaments utiles).
Chose que j’aurais retenue de mes déboires à Amsterdam : toujours garder dans son bagage à main ce que Tata Choup appelle un baisenville (vous conviendrez que c’est charmant) : au minimum une brosse à dents et des sous-vêtements de rechange. Ca peut s’avérer très appréciable quand vous êtes bloqué(e) 24 heures dans une ville de transit.

Mon meilleur allié
Un paquet de mouchoirs. C’est bête comme chou je sais.

Pour boire et pour manger
Les prix dans les aéroports sont exorbitants et je ne m’y ferai jamais. La nourriture n’est pas interdite dans les bagages cabine et rien ne nous empêche donc de préparer à l’avance un sandwich avec des aliments locaux (ça permet aussi de retrouver un peu le goût du pays que l’on quitte – pour la Roumanie, pain noir/caşcaval/zacusca).
Et pour l’eau ? J’embarque une petite bouteille vide que je remplis dans les toilettes de l’aéroport après avoir passé les barrières de sécurité.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point
À point : ni trop tôt, ni trop tard. Il n’est pas inutile de savoir faire la différence entre aéroport national et international. Ca vous évitera d’arriver à 4h du matin dans un minuscule aéroport roumain qui n’ouvre qu’à 5h (je parle de Iasi bien entendu. Mon avion décollait à 6h ce matin et j’ai pris la mauvaise habitude d’arriver systématiquement avec 2h d’avance). À Montréal/Détroit/Paris Charles de Gaulle en revanche, mieux vaut avoir du temps devant soi pour passer les douanes, traverser les kilomètres de duty free, expliquer que vous n’êtes pas un dangereux psychopathe, etc.

Quant à l’endroit en lui-même, force est d’avouer qu’il me séduit. Allez savoir pourquoi, j’adore les aéroports. L’anthropologue Marc Augé les range dans la catégorie des non-lieux : espaces où ne se construisent ni identité, ni relation, ni histoire. Espaces de transit, en somme. Je comprends cette analyse et en même temps je ne peux complètement y souscrire : j’ai fait beaucoup de belles rencontres dans des aéroports et je reste persuadée que du lien peut se créer au cœur même du flux.


Une dernière chose, que je suis amusée de constater : je me sens non pas de retour en France, mais en voyage en France.

lundi 18 mars 2013

C’est parti !



(c’ désignant pudiquement ma personne)

Je prends demain le premier avion pour Bucarest (décollage à 6h). De là, je m’envole pour Paris. Je suis presque déçue : pas de retrouver la France évidemment, mais de faire une pause dans l’écriture de ce blog. Il n’est pas impossible d’ailleurs que je publie un ou deux articles avant mon retour (il paraît qu’un sevrage brutal peut causer des séquelles graves).

Je reviens à Iasi le samedi 6 avril.

D'ici là, bonne fin d'hiver, bon début de printemps !