Gratitude

Ce que je préfère dans les thèses, ce sont les remerciements.

Le chercheur s'y dévoile avec une telle sincérité que j'en ai parfois les larmes aux yeux.

Merci à mes parents, mes amis, pour leur présence et leur soutien indéfectible. Merci à Tonton, Tata, Pépé, Mémé, Paul, Jacques, Jean et Lucie, à Chacha, Soso, Mimi et Choupette. Merci à Sophie, Carole, Patrice, Riri, Fifi, Loulou, sans qui rien de tout cela n'aurait été possible. Merci surtout à mon chat, qui dans sa posture imperturbable et sereine fut pour moi un modèle.

Merci au canari que j'ai tué quand j'avais cinq ans, et sans lequel je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui.

Merci à mon professeur de yoga, qui m'a appris à inspirer en expirant et à expirer en inspirant. 

Merci à Docteur House, qui fut un père spirituel dans cette quête effrénée de la vérité.

Merci à mes aïeux qui, s'ils n'avaient pas fait l'amour au moins une fois dans leur vie, ne m'auraient pas permis d'exister.

Merci à mon conjoint / ma conjointe, qui m'a quitté(e) au moment opportun, me donnant ainsi l'occasion de consacrer tout mon temps à la recherche.

Merci au romancier / dramaturge / poète / cinéaste que j'étudie pour avoir rendu son œuvre si obscure. Je n'aurais, sans cela, jamais pu écrire cinq cents pages de commentaires.

(Notez bien que je ne me moque pas. J'imagine que lorsque j'aurai fini ma thèse, à supposer que je la finisse un jour, je serai tellement heureuse que je ressentirai une immense gratitude envers tout être, toute chose. Quand j'aurai fini ma thèse, je danserai la latunga avec les étoiles.)

(Notez bien que je n'incite aucun(e) conjoint(e), surtout pas le mien, à quitter sa moitié. On peut tout pardonner, même un doctorat.)