vendredi 14 juin 2013

Abracadabra

Comme par enchantement, les amis-fantômes ont réapparu tous à la fois. Les Roumains ne sont donc pas solubles dans une pinte de bière : il ont simplement un présence au monde (ou à Sibylle) intermittente.

Dana me dit "ma mère t'a préparé du cozonac, je viens à la bibliothèque pour te l'apporter"...elle vient avec sa sœur Roxana, et nous en profitons pour passer un moment au café Sage. Je bois un thé vert au gingembre, clous de girofle et lait de soja : eh bien vous ne me croirez jamais, mais c'est très bon. Quant au cozonac, c'est tout simplement le meilleur que j'aie pu goûter. Les tranches sont immenses et moelleuses, je serais presque tentée de m'en servir d'oreiller.
[Le cozonac est une brioche traditionnelle avec des noix, du cacao et parfois des raisins. Je ne suis pas adepte des pâtisseries roumaines, mais celle-là ne pouvait que me plaire.]

Mihai me demande : "je peux passer prendre un thé ?". Nous partageons un moment assis en tailleur sur le minuscule balcon de mon appartement. Notre conversation est un beau méli-mélo de roumain, de français et d'anglais. Je suis heureuse de le retrouver. Comme nous ne sommes jamais d'accord sur rien, les discussions avec Mihai sont savoureuses et interminables. Il me raconte ses aventures en Allemagne, où il est allé acheter une voiture d'occasion. Il me montre les clés avec un immense sourire : presque on dirait qu'il a trouvé la clé des champs. Je me rends compte à quel point la voiture ici est synonyme de liberté. Il projette déjà d'aller en Ukraine, en France (il est passé à Strasbourg le mois dernier, où il a retrouvé Guillaume, notre ami de l'Urban Balkan Project).


Ionuţ, enfin, téléphone à Paolo et nous invite à boire un verre. Il fête l'expansion de son activité : jusqu'à présent, il distribuait jus de fruits, thé et chocolat aux cafés et bars de Iasi. Maintenant, il vend aussi du vin. Nous allons à Atelierul de Bere, où il commande un, puis deux, puis trois pichets. Le rouge est bon, le blanc excellent. La soirée s'étire, s'étire, s'étire. Paolo et moi rentrons au milieu de la nuit, un tantinet aériens, pour reprendre une expression chère à Giuseppe. Toutes ces retrouvailles m'ont revigorée.

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