mercredi 19 juin 2013

Une histoire d'oiseaux, la nuit

Il est presque 4 heures du matin à La Baza quand Paolo me demande : "tu n'as pas l'impression d'être dans un film de Pasolini ?"

Je n'aurais pas exprimé les choses comme ça mais oui, il y a bien du Pasolini dans l'air.

Je suis fascinée par la qualité cinématographique de certains moments vécus. Soudain, vous suspendez votre geste, vous faites un pas en arrière et vous devenez spectateur.

Dans la salle du fond, trois filles dansent sur une musique démodée (et donc très branchée). Autour d'elles, les gens sont lancés dans des conversations interminables. L'excitation est palpable : il y a beaucoup d'étrangers venus fêter leur départ de Roumanie.

La Baza est un bar à l'humeur changeante. Comme dans un restaurant, il y a deux services : en première partie de soirée, vous y trouverez des Roumains de tous âges attablés autour d'une bière, mais un peu plus tard dans la nuit, vous ne verrez plus que des étudiants Erasmus. Ils arrivent après minuit, heureux, bruyants, fin saouls - leur entrée est souvent assez spectaculaire. C'est l'heure des shots de tequila et des embrassades, l'heure des carrosses redevenus citrouilles.

Ces filles-là s'en fichent, qui dansent dans un rai de lumière.

Je ne sais pas à quel film pense Paolo. Il me le dira demain : Uccellacci e uccellini.




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