Au réveil, un petit déjeuner de princes : cafés de la
pension, pain presque frais (en tout cas bien rafraîchi par la nuit !) et
dulce de leche préparé par mon amie Letizia.
Il est temps de partir à l’assaut du Transfagaraşan : une
route qui traverse les Carpates du nord au sud et grimpe jusqu’à 2000 m d’altitude.
Les motards s’en donnent à cœur joie : je veux bien croire que c’est pour
eux un prélude au paradis. Les cyclistes s’arrachent les cuisses et les
poumons. Nous croisons quelques marcheurs, mais c’est vraiment le dernier
endroit que je choisirais pour une randonnée : tout est goudronné, la
circulation est dense et les gens ne semblent pas soucieux de préserver la
magie de l’endroit. De part et d’autre de la route, on trouve des tas de
déchets, des bouteilles en plastique et des canettes de bière.
Enfin tout de même : on s’en met plein les mirettes.
Nous pique-niquons au bord du lac Vidraru.
La femme coupe le pain tandis que l’homme joue aux explorateurs :
on ne saurait rêver scénario plus convenu.
Le camping du lac ressemble un peu à l’enfer : grillages
rouillés, postes radio crachotant de la mauvaise musique, terrain qui oscille
entre la déchetterie et le marécage. Fuyons.
Nous finissons par trouver, après un tour complet du lac, une
petite route qui nous éloigne du monde. L’endroit rêvé pour un bivouac...si ce
n’est qu’il faut traverser à pied une rivière, et que je suis la plus mauvaise
équilibriste de la terre. Impossible de sauter de rocher en rocher avec l’air
décontracté d’une Lara Croft en villégiature dans les Carpates. Je décide donc
de retirer mes chaussures pour passer d’une rive à l’autre : quitte à
mettre les pieds dans l’eau, autant que ce soit de mon plein gré. D’ailleurs,
nous finissons tous par prendre un bain dans la rivière (brrrrr) avant de
partager un repas chaud à la pension du coin. Pierre-Yves et Romain s’essaient
au Bulz, un mélange de mămăligă, de fromage et d’œuf que j’ai déjà eu l’occasion
de goûter à Iaşi.
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