mardi 9 juillet 2013

Mardi 2 juillet : arrivée à Budapest



Ce matin, Antonia m’a dit au revoir d’une voix tout ensommeillée. J’ai regretté de n’avoir pas pu lui offrir quelques douceurs françaises : un macaron d’Amiens, une Chuque du Nord, un calisson d’Aix. Je n’ai plus rien de tout cela. Les macarons tout particulièrement ont fait fureur à Iasi. 

À 8h, je m’achète un pain de seigle, un peu de fromage, un sac de cerises et je grimpe dans le train. Le wagon est trop climatisé : décidément, c’est une constante européenne. Le temps file à toute vitesse. Je profite de ma liberté de mouvement pour faire mille allers-retours aux toilettes (hier, je n’ai pas bu d’eau pour éviter ce type de problèmes dans le bus, et je me suis un peu déshydratée, semble-t-il). J’ouvre un roman de Geneviève Brisac que j’ai emprunté à l’institut français de Iasi : Week-end de chasse à la mère. Il est court et tendre, un peu douloureux, je n’en fais qu’une bouchée.

Je l’ai choisi à cause des premières phrases :
« Quel est ton animal préféré ? » a demandé Eugenio pendant qu’on marchait dans la nuit. C’était l’avant-veille de Noël.
J’ai dit : « Koala, écureuil, loutre. Koala pour le geste des pattes autour du tronc de l’eucalyptus, et pour le voisinage du kangourou. Écureuil pour les noisettes. Quelle douceur dans l’offrande d’une noisette, comme je dis toujours. Loutre, je ne sais pas. À cause de la sonorité assez moche et touchante de son nom. À cause de l’eau. »
Je mentais. Je voyais plutôt un animal du genre tatou.

Koala, écureuil, loutre. Je ne pouvais pas mieux tomber. À la frontière hongroise, il faut patienter longtemps. J’ouvre mon deuxième livre : un recueil de nouvelles d’Herman Hesse. J’écoule mon stock de cerises. Lorsqu’on arrive en gare de Budapest, je crois que mon train a une heure de retard. Mais non : j’ai oublié de prendre en compte le changement de fuseau horaire. Il n’est pas 19h15, mais 18h15. Je cherche dans le hall une paire de baskets roses. Je la trouve. Reconnaissable entre toutes. Mon cœur s’emballe : Sou Linne. Elle est arrivée de Paris par avion et m’a attendue dans un café. Il n’y a pas d’embrassades, ce sont des retrouvailles à la façon coréenne. Mais dans nos sourires, mille étreintes.


Nous prenons le métro jusqu’à la station Oktogon et rejoignons notre hôtel. Pour 30 euros par nuit, nous avons trouvé une petite chambre sans prétention et bien située : c’est parfait. Nous repartons illico pour le centre-ville : une longue balade à pied qui nous conduit sur les rives du Danube. En chemin, nous nous arrêtons dans une cantine végétarienne (on ne se refait pas). C’est là que nous apprenons notre premier mot hongrois : köszönöm (merci). La ville est magnifique : je sens que je tombe amoureuse.

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