jeudi 16 mai 2013

Jour 5 [suite] : Letea




Letea. Nous arrivons dans une pension toute en bois, très rustique (l’eau qui sort du robinet doit être directement pompée dans le fleuve, elle est marron avec des particules noires, nous décidons d’un commun accord que la douche sera pour plus tard. Ca tombe bien, il n’y a pas non plus de douche). Petre nous a raconté hier l’histoire de ce lieu :


Il était une fois un homme grand et robuste qui habitait dans le petit village de Letea. Ses mains étaient puissantes et ses idées tenaces. Il se mit en tête de construire une pension qui pourrait accueillir les visiteurs de passage, et s’attela à la tâche. Quelques années plus tard, une immense maison en bois s’élevait au bord du fleuve. Il était le maître des lieux, et proposait gîte et couvert à qui voulait bien s’aventurer dans les canaux du delta. Mais l’alcoolisme eut raison de lui, et l’homme mourut, laissant à ses filles la pension et la ferme.





La femme qui nous accueille a peut-être une cinquantaine d’années, mais elle est si maigre et si marquée par la vie qu’on lui en donnerait volontiers soixante. C’est la fille du bonhomme, et en la voyant j’imagine qu’elle a passé toute sa vie ici, à élever des poules et à s’occuper du potager. Eh bien pas du tout : j’apprendrai plus tard qu’elle est ingénieur chimiste. 

Je fais tous les efforts du monde pour discuter avec elle en roumain (elle ne parle ni anglais ni français). Je ne peux pas dire qu’elle se montre très bavarde mais elle m’entoure d’attention et de chaleur. Après une longue balade sur les dunes qui bordent le village, nous mangeons un petit festin préparé par ses soins : poisson frit, poisson grillé, pommes de terre, légumes, pain maison, salade. Le tout accompagné d’une bouteille de vin rouge du pays. Ah, et de bière pour Michel qui ne boit pas une goutte de vin. Pour le dessert, du cozonac : c’est une sorte de brioche au cacao et aux noix. Je dors comme une bienheureuse. Bien couverte, parce que pour une fois la chambre est très froide (le bois nous isole, je suppose).

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