mardi 21 mai 2013

Jour 8 : dans les bras de Bucarest


Dans Bucarest nous marchons, et marchons, et marchons. C'est comme ça que j'ai aimé New-York, Montréal, Lisbonne, Londres, Séville, Iasi : en sillonnant les rues, en usant semelles sur bitume.

En fin de matinée, nous arrivons au Palais du Parlement, la plus grande œuvre de mégalomanie qu'il m'ait été donné de découvrir. La construction de l'édifice a commencé en 1984 sous l'impulsion de Ceausescu. L'idée était de bâtir une "Maison du Peuple" avec toutes les richesses du pays (marbre, soie, cristal, bois précieux) pour accueillir l'administration du parti communiste. La création de ce monstre architectural a coûté une petite fortune à la Roumanie. Les ouvriers faisaient les trois 8 pour ne pas perdre une miette de temps. 

Une fois à l'intérieur, tout est si vaste, si luxueux, qu'on en aurait presque la nausée. Mon détail préféré : les marches de la salle de réception. Nicolae Ceausescu a fait construire deux escaliers différents : un pour sa femme, qui avait de longues jambes, et un spécifiquement pour lui, avec des marches moins hautes.

Il y a quelque chose de sinistrement délirant dans ce bâtiment, qui a englouti les finances du pays et parfois la vie de ses habitants.

Bref, j'installerais bien là un petit squat d'artistes, pour froisser le confort lugubre des lieux. Il faut dire que sur les 1100 salles du Palais, il doit bien y avoir un peu de place...


Après la visite, nous reprenons notre déambulation erratique. Bucarest est si différente d'elle-même... Elle ne se ressemble pas.

Bucarest, où es-tu ? Dans les tables d'échecs du parc Cismigiu ?


Dans les petites églises que tu planques partout ?


Dans l'étonnante cohabitation du neuf avec l'ancien ?


Dans le charme désuet du Caru cu Bere ?


Dans la gloire d'un passé conquérant ?


Un peu partout à la fois, sans doute. Nous laissons la fin d'après-midi s'écouler sur un banc, devant l'Athénée.





 Il y a comme un goût de fin de vacances dans l'air...

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