Je suis étonnée de la confusion permanente qui est faite entre
Roumains et Roms. Pas seulement autour de moi, dans les conversations
quotidiennes (je peux comprendre qu’on connaisse mal l’histoire de l’Europe de
l’Est ! moi-même je m’y perds encore...) mais aussi dans la presse, les
médias, l’école. Récemment, je suis tombée sur un article de Libération assez
frappant.
Titre : Face aux Roms, Valls sans hésitation
Sous-titre : Immigration.
Le ministre, qui estime que peu de Roumains veulent s’intégrer, annonce la
reprise des démantèlements des camps illégaux.
L’équivalence est posée : Roms = Roumains. Et même si le
reste de l’article fait bien la distinction, on retient en fin de compte cette
équation simplifiée.
Les Roms ne sont pas forcément roumains, et les Roumains ne sont
pas forcément roms (loin de là d’ailleurs). C’est en Roumanie, dans la bouche
de Roumains, que j’ai entendu les propos anti-roms les plus virulents.
Mais alors qui sont les
Roms ? Pour faire court et simple : les Roms forment une communauté
très présente en Europe de l’Est (en Roumanie, mais aussi en Bulgarie, en
Hongrie). Ils constituent la plus importante minorité ethnique d’Europe. Leur
implantation résulte de vagues d’immigration successives.
D’où viennent-ils ? Le
peuple rom (ou tsigane) est parti d’Inde autour des VIIIe-IXe siècles.
Y a-t-il une identité rom ?
Oui et non. Les Roms sont un peuple sans pays d’attache, sans autorité
administrative. Ils sont des citoyens des pays où ils vivent. Il y a donc une
multitude de groupes tsiganes différents de par leur culture, leur religion,
leur musique. Certains sont nomades (les ‘gens du voyage’ en France) mais
beaucoup se sont sédentarisés.
Il existe tout de même une langue rom : le romani ou rromani (une langue avant tout orale, même si une orthographe
unifiée a été proposée à partir de l’alphabet latin). Le romani n’a pas grand
chose à voir avec le roumain, même s’il lui emprunte quelques termes à l’occasion.
Dans Bisha, la chèvre bleue qui parlait rrom,
la langue parlée par la famille Topino est le romani.
(Le redoublement de la consonne indique qu’il faut rouler le [r],
pas comme en français.)
C’est un album superbe écrit par Alain Serres et illustré par Delphine
Jacquot. Je vous renvoie à la présentation de Vanessa dans ma librairie préférée : Pages d’Encre, à Amiens.
Rien de mieux que la littérature jeunesse pour se remettre les
idées en place.
Et si vous voulez en lire un peu plus sur les Roms, voici une présentation claire et bien renseignée.
Pour les âmes linguistes, il y a aussi ce texte de Julien Radenez qui mérite un coup d’œil.
Encore un passage instructif pour...effectivement éviter les amalgammmmm....
RépondreSupprimerMerci !
Bene
Super ! :)
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