Ce soir je vais avec Eiko à l’opéra national de Iasi, pour voir un
ballet classique. Les ballerines japonaises nous ont proposé d’assister à la
première représentation de Gisèle :
je suis ravie. Cette fois, nous avons une invitation en bonne et due forme, pas
besoin de se glisser en catimini dans les coulisses de l’opéra (mais je dois
avouer que j’avais adoré l’expérience).
Nous saluons les parents des danseuses qui sont venus tout
spécialement du Japon. Tous me remercient (je ne sais pas de quoi) et je
prononce mon premier mot en langue japonaise (au risque de vous étonner, ce fut
aligato).
Quant au ballet, je ne saurais pas vraiment en parler. Je
connais très mal la danse classique et j’ai trouvé aux mouvements un charme désuet.
Je ressens un peu la même chose quand je lis du français classique : je
goûte surtout la distance qui m’en sépare. Mais ce soir j’ai aussi souffert
pour les danseurs, sans explication valable. J’étais terrifiée à l’idée qu’ils
pouvaient rater un saut, un porté. Il faut dire qu’au début la tension était
palpable. Je sentais les gestes un peu crispés, et chaque effort était lisible
dans la chair, les muscles, le visage. La deuxième partie fut beaucoup plus
fluide (et du coup beaucoup plus reposante pour moi). Le tonnerre d’applaudissements
final me laisse penser que le public fut conquis.
Désormais, pour moi, Gisèle gardera des traits asiatiques.
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