jeudi 14 mars 2013

Mercredi 13 mars : une grenouille polyglotte à l’opéra



Ce soir je vais avec Eiko à l’opéra national de Iasi, pour voir un ballet classique. Les ballerines japonaises nous ont proposé d’assister à la première représentation de Gisèle : je suis ravie. Cette fois, nous avons une invitation en bonne et due forme, pas besoin de se glisser en catimini dans les coulisses de l’opéra (mais je dois avouer que j’avais adoré l’expérience).

Nous saluons les parents des danseuses qui sont venus tout spécialement du Japon. Tous me remercient (je ne sais pas de quoi) et je prononce mon premier mot en langue japonaise (au risque de vous étonner, ce fut aligato).

Quant au ballet, je ne saurais pas vraiment en parler. Je connais très mal la danse classique et j’ai trouvé aux mouvements un charme désuet. Je ressens un peu la même chose quand je lis du français classique : je goûte surtout la distance qui m’en sépare. Mais ce soir j’ai aussi souffert pour les danseurs, sans explication valable. J’étais terrifiée à l’idée qu’ils pouvaient rater un saut, un porté. Il faut dire qu’au début la tension était palpable. Je sentais les gestes un peu crispés, et chaque effort était lisible dans la chair, les muscles, le visage. La deuxième partie fut beaucoup plus fluide (et du coup beaucoup plus reposante pour moi). Le tonnerre d’applaudissements final me laisse penser que le public fut conquis.

Désormais, pour moi, Gisèle gardera des traits asiatiques.

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