Depuis que ma thèse et moi avons décidé d’arrêter de sortir tous
les soirs, il faut bien occuper les longues nuits d’hiver roumain (car n’en
déplaise à Mărţişor, le printemps n’est pas encore arrivé).
Aujourd’hui, je vous présente mes deux nouveaux compagnons de
solitude : Tedi et Caroline.
Tout d’abord Tedi : c’est une drôle de boisson orange que l’on
trouve partout ici, et qui est préparée à base de carottes, bananes, pommes,
miel (je vous fais grâce des correcteurs d’acidité et autres petits délices).
Je coupe ce jus avec de l’eau gazeuse et le sirote en guise d’apéritif.
Caroline-aux-pieds-libres : un petit bout de femme qui n’a
pas froid aux yeux. Elle est partie le 1er juin 2011 pour un tour du
monde à pied et poste chaque mois un film qui raconte ses aventures. Aux
dernières nouvelles elle traversait l’Azerbaïdjan avec Cédric. Chacun de ses
montages vidéo me donne un peu plus envie de me remettre en route. Gaël d’ailleurs
a envie de faire un bout de chemin avec elle.
Bref, si je parle de compagnons,
c’est presque au sens étymologique du terme (en latin cum = avec ; panis =
pain. Le compagnon c’est celui avec
qui on partage le pain. Vous retrouvez le même préfixe dans coéquipier, colocataire... bon, ça ne marche pas à tous les coups : un coït ne se partage pas toujours). Mon
menu du soir, quand je suis avec Tedi et Caroline, se compose souvent de
tartines pain de seigle - radis noir.
Ce que j'aime avec l'étymologie, c'est ce qu'elle révèle de notre inconscient linguistique, profondément enfoui dans notre mémoire collective.
RépondreSupprimerCOÏT, du latin COITUS, "action de se joindre". On pourrait même décomposer en CO-IT, dans lequel on retrouverait notre sympathique préfixe, joint au radical dérivé du verbe IRE "aller" et qui a donné le latin ITER "le chemin" et le français ITINÉRANCE. Coïter, en somme, c'est faire un bout de chemin ensemble, partager une portion de route, partir pour un beau voyage...
- Vers le septième ciel ?
Le dictionnaire ne nous livre pas cette information, pas plus qu'il ne nous apprend si la route sera parsemée ou non de monastères, ni si ce "voyage partagé" revêtira une dimension initiatique, mystique ou poétique.
Avec les meilleures salutations de ton co-locataire,
et des bisous, des bisous, des bisous