mercredi 13 mars 2013

Dimanche 10 mars : monastère de Cetăţuia



À 10h, je reçois un message de Gaël : « Coca et moi on va visiter un monastère. Tu viens ? » Je viens. Nous prenons un bus qui nous conduit à la périphérie de Iasi. De là, il faut gravir une petite colline pour atteindre Cetăţuia, dont la tour de guet domine les environs (aujourd’hui, des vignobles s’étendent de toute part). 


Le monastère est ceint de murailles, ce qui en faisait une vraie place forte à l’heure des invasions. C’est le voïvode Gheorghe Duca (prince et chef militaire de la Moldavie) qui l’a fait construire au XVIIème siècle. Dans l’église, les fresques sont d’époque.  


Coca, qui a mené des études en histoire de l’art dans sa jeunesse, me donne des précisions techniques. Son français est parfois hésitant et quand elle bute sur un mot, elle dit « tu me comprends » sur un ton catégorique.

D’ailleurs Coca ne semble jamais poser de questions : elle ne dit pas « tu as faim ? » mais « oui tu as faim », ni « ça te plaît ? » mais « oui ça te plaît ». Je suis tombée sous son charme à la minute où je l’ai rencontrée : cheveux rouge sombre, foulard vert sur la tête, du khôl autour des yeux et un immense sourire. Elle est résolument optimiste. Je pense pourtant qu’elle a passé des moments difficiles, aussi bien pendant la période communiste que lors de l’ouverture des frontières. Je la sens à la fois proche et très différente d’Angela, toujours si mélancolique. Elles doivent avoir le même âge, et toutes deux ont vu leurs enfants partir vers l’Europe dès que cela fut possible. Rosana, la fille de Coca, est devenue amie avec Gaël à Rome et quelques semaines plus tard, Gaël a débarqué à Iasi pour rencontrer cette ‘maman roumaine’.

Coca habite le deuxième étage d’une maison de poupée. Au premier il y a Mircea, son neveu, et au rez-de-chaussée logent sa mère (une vieille dame très douce) et sa sœur (qui a enseigné le français). Bref, une histoire de famille. Je rêve déjà d’écrire un roman sur la vie de cette maison, les souvenirs mêlés de ses habitants. Trois étages, trois générations. Lorsque je m’extirpe – péniblement – de cet univers feutré, il est plus de 22h.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire