Nous quittons le monastère après avoir salué Elena. Elle nous
remercie de notre visite : « Grâce à vous, je me sens un peu plus
jeune ». (Je traduis, parce que nous parlons avec elle en roumain, vaille
que vaille.)
Nous marchons vers Târgu Neamţ par les routes de campagne. De
temps en temps, nous faisons une pause pour prendre une photo, soulager nos
épaules ou manger un morceau. Dans notre sac, il y a du pain, des fruits frais
ou séchés, de la zacuscă (une sorte de purée de légumes cuits), du fromage, du
chocolat. Gaël a même préparé un petit stock de crêpes au rhum pour le voyage.
Avec ça, je suis la femme la plus heureuse du monde.
Notre trio est un peu comme une tartine pain
noir-fromage-zacuscă : l’équilibre parfait.
Il y a un dernier bout de route pas très chouette avant
d’atteindre Târgu Neamţ, mais Gaël arrive toujours à tirer profit de la
situation pour faire une belle photo.
Une fois en ville, nous prenons le bus pour le monastère de
Văratec. Il est plus de 19h quand nous arrivons, la nuit a recouvert le paysage.
L’accueil est très différent de celui que nous avons connu hier, à Horaiţa.
Văratec a fait du pèlerinage un petit commerce : pour 80 lei, on peut
louer une chambre chauffée avec douche et toilettes. C’est la seule fois
d’ailleurs que nous aurons à payer pour dormir dans un monastère. Donner cet
argent ne me dérange pas, mais il est clair que cela change beaucoup le contact
avec les gens : ici, on nous traite comme les clients d’un hôtel. Nous
atterrissons dans un restaurant assez cher et pas excellent – le seul des
environs. Mais ça fait du bien de manger un plat chaud et de s’accorder un peu
de luxe avant la séparation (Christelle-Laure repart demain matin pour Iasi,
elle doit suivre des cours à l’université).
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