mercredi 20 février 2013

Cinéma roumain : suite




« Aurora, c’est l’histoire d’un type qui vit à l’intérieur de sa tête. » (Je cite Cristi Puiu, dans un entretien publié sur Critikat : *clic*)


J’ai donc vu Aurora, un (long) film de et avec Cristi Puiu (Vous vous rappelez ? *clic*). Eh bien, je ne saurais trop quoi dire, sinon que le réalisateur voue une affection toute particulière aux encadrements de portes. Des trois heures passées devant l'écran, je ne retiendrai que quelques images, quelques regards (quand le personnage principal se tourne vers la caméra, comme s'il guettait une présence, l'effet est troublant). A vrai dire, je me suis ennuyée en suivant cet homme manifestement perdu dans ses pensées. Aurora prend le parti de la lenteur et de la banalité : une façon de montrer que jusque dans le meurtre nous restons pétris d'ordinaire. Il faut continuer à manger, se doucher, conduire, et nous accompagnons Viorel dans ces temps 'creux'.
Mais c'est plus fort que moi : j'ai beau être intéressée par la démarche de Cristi Puiu, je ne parviens pas à apprécier le film. Il est dommage de préférer le discours critique à l’œuvre elle-même, je l'accorde. Toujours est-il que l'entretien est passionnant - je vous invite à le lire, même si vous n'avez pas vu Aurora. Cristi Puiu pose un regard assez singulier sur la Roumanie contemporaine.

"Mon public est plutôt étranger que roumain. À la chute de Ceausescu, il y avait quatre-cent cinquante salles de cinéma en Roumanie, pour quatre-vingt-dix aujourd’hui. Cristian Mungiu a fait quatre-vingt mille entrées en Roumanie, parce qu’il a eu la Palme d’or. Dans un pays de vingt-deux millions d’habitants ! Et en plus, il traversait les villages en caravane pour montrer le film. Le débat sur le cinéma s’arrête assez vite en Roumanie. On essaye de renouer avec la tradition du cinéma, celle des années 1960 et 1970. Le débat sur le cinéma, c’est un luxe." (*re-clic*)

***

Une dernière chose un peu bête, mais enfin... Ça m'a fait du bien de retrouver l'actrice qui incarnait l'infirmière dans La Mort de Dante Lazarescu. Ses personnages ont quelque chose de très maternel et même si elle ne fait qu'une brève apparition dans Aurora, sa présence est apaisante. Étrange, comme on peut s'attacher à un être de fiction au point de lui accorder des pouvoirs tranquillisants !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire