Ce matin, Angela me dit qu’elle a ‘un problème’ (je ne saurai
jamais lequel). Elle veut bien venir en ville avec moi pour acheter quelques
affaires, mais qu’elle doit d’abord s’occuper de ‘son problème’. Je peux
l’accompagner, si je veux. Moi : « Alors on va chez le
médecin ? ». Elle : « Le médecin ? Mais non,
l’église ! ».
Voilà comment je rentre pour la première fois dans une église
orthodoxe. Impossible de comprendre ce qui s’y passe. Le pope a une voix
magnifique et les fidèles vont et viennent. Pas de chaises pour s’asseoir.
Certains sont à genoux par terre, plongés dans une prière qui ressemble à celle
des musulmans. D’autres font le tour des icônes et les embrassent toutes.
Angela disparaît, je ne sais pas où, pendant longtemps. Je me sens complètement
étrangère dans ce petit monde. Je suis la seule qui a la tête nue et qui ne dit
aucune prière. Alors pour donner le change, pour me rassurer aussi, je dis tout
bas un poème d’Eluard. J’ai compris que ce jour est très important pour Angela,
mais je n’en sais pas plus. Je pense que quelqu’un, quelque part, est malade.
L’après-midi, je retrouve Marian et nous signons ensemble les
papiers pour mon installation (c’est-à-dire que nous écrivons sur une feuille
blanche « mademoiselle ... s’installe ici à compter du ... et versera un
loyer de ... chaque mois ». Je ne sais pas ce que vaut un tel document). A
propos, c’est marrant, tout se fait en lei ici mais je paie mon premier loyer
et la garantie en euros. Je ne vous explique même pas la transaction : il
m’a fallu retirer des lei dans la banque (chaque retrait coûte très cher car la
BNP n’a pas d’accord avec une banque roumaine) puis les changer en euros. Tout
ça a pris un temps fou.
Je rentre chez Angela épuisée. Elle m’a proposé de rester une nuit
de plus chez elle, ce n’était pas de refus.
(Au fait, Marian, Angela : MERCI. Mulţumesc, în limbă
romană.)
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