Ce matin je quitte nid douillet et orchidées pour un nouveau
logis. Je loue une chambre dans un petit appartement du quartier Păcurari, à 20
minutes à pied de l’université. J’ai deux colocataires, Ana Maria et Ioana, qui
ont 19 et 20 ans. Elles font leurs études à la faculté Ioan Cuza, celle qui
m’accueille. Ioanna en économie, Ana Maria en chimie. Elles ne parlent pas un
mot de français (en fait je suis sûre que si, mais elles n’osent pas) et très
peu anglais. Je ne parle pas très bien anglais non plus mais parfois nous
sommes obligées de nous retrouver sur ce terrain-là pour nous comprendre.
Je leur ai dit que je voulais apprendre le roumain et que si
elles parlaient doucement je pouvais saisir quelques mots. Mais encore
maintenant leur rythme est tel que je ne peux pas suivre.
Le roumain sonne à mes oreilles comme un flot continu dans
lequel je n’arrive pas à découper des unités signifiantes.
Dans ma tête, il y a une énorme pâte faite d’italien, de
roumain, d’anglais, de français. Mes pensées s’y embourbent.
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