A 19h30 j’ai rendez-vous avec Ghazi dans le Moldava Mol, le plus
grand centre commercial de la ville. Une sorte d’immense paradis pour tous les
consommateurs qui fuient un centre historique sale et vétuste. Ici, les
enseignes occidentales ont la part belle. On vient acheter ses produits de
toilette à L’Occitane ou faire ses courses à Carrefour. C’est un visage de Iasi
que je ne soupçonnais pas et j’avoue que je prends plaisir à me perdre dans ce
labyrinthe de couleurs. Tout est aseptisé, tout brille. Une atmosphère bien
différente de celle de mon quartier où certains terrains (je n’ose même pas
dire « jardins ») ressemblent vraiment à des décharges publiques.
C’est une bulle qui fait rêver la jeunesse de Iasi. Tous les étudiants branchés
semblent s’être donné rendez-vous ici.
C’est dans une librairie du Moldava Mol que nous allons :
Bogdan, un ami de Ghazi que j’ai déjà croisé, y donne un concert avec son
groupe de musique médiévale. Ensuite nous nous rendons à pied au Treatru fix où
a lieu une jam session. Marian joue de la guitare et chante (avec une très
belle voix) en roumain. Je suis déçue de ne pas l’entendre avec une
contrebasse, parce qu’il en joue depuis un sacré bout de temps et que j’adore
cet instrument. Je rencontre Alexandru avec qui j’ai une longue discussion (en
anglais) sur les contradictions de la société roumaine. Je suis heureuse de
l’écouter, il sait mettre les choses en perspective et refuse les jugements à
l’emporte-pièce. Ca change de ce que j’entends souvent dire ici à propos de la
Roumanie : « ce pays de merde où tout est pourri, corrompu,
misérable » ou à l’inverse : « ce petit paradis où tout le monde
est si gentil ».
A minuit, nous rejoignons l’Underground et La Taverna, deux bars
où les étudiants viennent danser jusqu’au petit matin.
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