dimanche 10 février 2013

Vendredi 8 février : o zi bună



(Une bonne journée)
Ce matin je décide de partir à la conquête de l’université Ioan Cuza. C’est un immense dédale dans lequel même les étudiants roumains se perdent. Je finis par trouver le département de littérature française, mais il n’y a personne. Je continue ma route jusqu’à l’Institut français de la ville, pas très loin du campus. L’endroit est sympa et propose des cours de roumain pour les débutants. Il y a une petite bibliothèque dans laquelle je tombe sur un ouvrage de Gherasim Luca. Justement un sur lequel je n’avais pas pu mettre la main en France. C’est un bon présage.
Je redescends vers le centre-ville pour trouver la bibliothèque universitaire. Elle est immense et magnifique. Dehors, il neige de plus en plus fort. Je m’inscris pour 25 lei, ce qui me donne accès aux salles de lecture. Ici, le fonctionnement est assez différent des bibliothèques françaises. Les ouvrages sont invisibles : il faut faire une recherche dans le catalogue pour choisir ceux qui nous intéressent. Ensuite, on fait une demande écrite et on patiente tranquillement dans l’une des trois salles de lecture. Pour moi qui adore flâner dans les rayons, c’est une grande déception. Mais j’ai enfin trouvé un lieu à partir duquel je pouvais me connecter à internet avec mon ordinateur. L’occasion d’écrire quelques mails avec accents graves et aigus (le roumain ne connaît pas les à, ni les é, ni les è). Je m’attarde, dehors il neige encore.
Quand je sors de la bibliothèque, il est presque 15h et je meurs de faim. J’achète un covrig, une sorte de grand bretzel qui est vraiment délicieux dégusté chaud. Puis je rentre à l’appartement et je me prépare des tas de bonnes choses à manger pour les prochains jours. Je ne comprends pas le rythme des repas ici et j’ai l’impression de manger n’importe quoi n’importe quand. Beaucoup d’étudiants prennent des en-cas un peu toute la journée en attendant le repas du soir (ou le litre de bière de 18h).
Pour les magasins, c’est comme s’il n’y avait pas de demi-mesure : soit on entre dans une échoppe minuscule qui vend de tout à l’unité (yaourt, portion de vache qui rit, rouleau de scotch, papier toilette, prise électrique, cigarette...), soit on se retrouve dans un immense supermarché où la moindre chose se décline en dizaines de modèles, marques, couleurs. Impossible (ne vous moquez pas) de mettre la main sur des galettes de riz. Tant mieux, je suis en cure de désintox. J’ai fait pleurer de rire des gens en leur parlant de « lait de soja ». Bref, je crois qu’il va falloir renoncer à certaines habitudes !
Dans la cuisine, pendant que je prépare une compote de pommes, j’ai ma première vraie conversation en roumain. Vlad est seul dans l’appartement (Ana et Ioana sont parties) et je le découvre curieux et très patient. Il pose des tas de questions que je ne comprends pas toujours mais il est têtu et m’aide à formuler ou à reformuler des réponses. Je tente tant bien que mal d’expliquer ce que je fais dans la vie, ce qui m’amène ici, ce que j’aime en France et ce que j’apprécie à Iasi. Évidemment, ça ne va pas très loin, mais c’est un sacré pas pour moi !

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