dimanche 17 février 2013

Samedi 16 février : supermarché roumain et cérémonie japonaise



J’ai décidé d’aller au supermarché un samedi pour voir Billa un peu animé (Billa est une chaîne de grandes surfaces très connue ici). Beaucoup de vieilles personnes font leurs courses en fonction des promotions du moment : j’ai vu des gens acheter 7 ou 8 kg de pommes, dix paquets de café. Il y a un peu de tout, des produits du coin et des produits importés. Ce que m’avait dit Angela n’est pas tout à fait exact : non, les légumes ne viennent pas tous de la campagne roumaine, loin de là. Angela a une vision un peu utopique peut-être de l’agriculture locale. A l’écouter, il n’y aurait ici ni produits chimiques, ni élevage intensif et les cultivateurs seraient en mesure de nourrir toute la population du pays. J’apprendrai un peu plus tard que la Roumanie importe tout de même beaucoup, même du lait de vache. La fin du communisme a conduit à l’éclatement des terres et des troupeaux. Aujourd’hui, les producteurs n’arrivent pas à valoriser leurs marchandises, à coordonner leurs efforts, dans cette région qui est sans doute la plus pauvre de la Roumanie.
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Je rentre chez moi avec du poisson fumé, des brocolis, des patates, des radis noirs (qui me rappellent si fort Amiens) et des pommes du pays. J’achète aussi de quoi faire le ménage de fond en comble dans mon appartement (c’est mon tour cette semaine).


À 17h, je vais dans un petit café aux accents japonais, Kiddo. Voica et Eiko y présentent une cérémonie traditionnelle : le service du thé. Voica est roumaine mais se passionne depuis longtemps pour le Japon : à Iasi, elle est professeur de japonais. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo, elles sont si belles toutes les deux. Voica porte un kimono cyan avec une large ceinture (obi) rouge. Eiko, petite et menue, a un kimono beaucoup plus sombre. Le thé est un régal.
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Je rencontre Mihai (ce prénom est très courant en Roumanie) avec qui j’ai déjà échangé quelques mails sur le site de couchsurfing. Nous voilà embarqués pendant une heure dans une discussion qui mêle anglais, français et roumain. Mihai est sacrément bavard, pose un tas de questions et m’explique bien des choses sur son pays, carte en main. Il se moque gentiment parce que j’ai attrapé l’accent moldave. Et me donne rendez-vous dimanche, pour une visite guidée de la ville.
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À 20h, je retrouve E. et deux garçons que je ne connais pas, Jeremy et Yann, tous les deux professeurs stagiaires de FLE (Français Langue Étrangère) dans des lycées roumains. Nous buvons du vin de Bucovine et je les écoute parler de leur expérience à Iasi : E. est ici depuis un an et demi, les garçons depuis quatre mois. Yann écrit un roman fantastique et semble connaître sur le bout des doigts les films d’horreur américains et japonais. Jeremy partage mon amour pour la marche, Wes Anderson et la Traviata. Mais tous font un bilan plutôt négatif de leur installation à Iasi : ville pauvre, sale, sans charme, sans chaleur, où l’histoire ne résonne pas dans les vieilles pierres.
C’est un défi pour moi de revenir en France dans six mois avec une impression différente (défi que je relève avec plaisir).


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