En sortant de mon immeuble ce matin, je vois des dizaines de
mètres de câbles étalés sur le trottoir. Ils viennent d’être déroulés et
forment des arabesques au sol. On dirait que quelqu’un s’est amusé à
gribouiller la rue pendant la nuit. Je n’ai rien sous la main pour fixer cette
image : dorénavant, je garderai mon appareil photo avec moi.
À la bibliothèque, j’ai mes petites habitudes. Dans la salle de
lecture, la documentaliste s’obstine à prononcer cette phrase que je ne
comprends pas. Je fais toujours le même sourire désolé. Puis je récupère les
livres et je vais m’installer au chaud, pas trop loin du radiateur. Aujourd’hui,
je me glisse à côté de Dana et Roxana. Dana m’explique, toute confuse, qu’on ne
peut pas aller manger à la cantine comme prévu : elle a un rendez-vous
chez le dentiste et veut éviter que ses vêtements s’imprègnent de l’odeur du
réfectoire. Je la comprends : je n’ai pas encore saisi comment cette
cantine peut préparer des plats aussi bons et puer autant. Bref, nous sommes
obligées de changer de programme et d’aller déjeuner en ville. (Mince alors !)
C’est l’occasion pour moi de découvrir Phénicie, un restaurant libanais dont on
m’avait dit beaucoup de bien. Les plats que je commande (soupe épicée, taboulé)
sont divins. Je voudrais pouvoir tout goûter.
Après le repas, je révise mon vocabulaire roumain au café
Tafrali. La serveuse, que je vois presque tous les jours, a retenu comment j’aimais
mon expresso (long, sans lait, sans sucre). À 15h, je vais suivre mon cours de
langue roumaine à deux pas du campus. J’aime retrouver une posture d’écolière.
Nous apprenons que Mihai aime manger de
la glace alors que Maria préfère les
pâtisseries. Les élèves sont tous plus ou moins débutants. La classe compte
deux Palestiniens, deux Grecs, un Colombien, un Italien, une Indonésienne. Un
sacré mélange d’accents et de cultures.
Je termine la journée par une pause au Café Sage. Jérémy m’a
proposé un échange : Le Parrain contre Ghérasim Luca (Qui est Jérémy ? Qui est Ghérasim Luca ? Pour le Parrain je ne peux pas vous dire, je n’ai pas
encore vu le film). J’ai enfin le temps de parler un peu avec lui de ses
projets passés et futurs, et de cette drôle d’expérience qu’est la vie à Iasi.
Jérémy est quelqu’un avec qui j’aime discuter, à vrai dire je regrette de le voir partir alors que je viens
tout juste d’arriver.
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