lundi 11 février 2013

Iasi


Au fait, je ne l’ai pas précisé, mais Iasi s’écrit en fait Iaşi et se prononce « Yache ». En roumain, le i à la fin des mots est inaudible (disons : à peine perceptible) et le ş se prononce « ch ». Par exemple, si je dis de garçons qu’ils sont frumoşi (beaux), je le prononce « froumoch », en roulant le r. L’orthographe Iasi est donc une adaptation française de Iaşi (c’est quand même plus facile à taper sur un clavier). Et si vous tombez sur une vieille carte française, vous pourrez même trouver la graphie Jassy.
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Cela doit paraître bizarre aux habitants de voir le nom de leur ville amputé d’une cédille. C’est un peu comme si on écrivait en français sans accent. L’effet d’etrangete est immediat et la comprehension parait legerement perturbee. Nu-i aşa ? (N’est-ce pas ?)
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Mais où ai-je donc atterri ? Iasi/Iaşi/Jassy est une ville de 300 000 habitants qui se situe au nord-est de la Roumanie. Impossible de déceler un plan d’urbanisme : les constructions se côtoient sans souci d’harmonie, le centre est mal défini, la ville continue de s’étendre au gré des investissements locaux. Beaucoup de routes et de bâtiments sont en construction depuis des années, parce que l’argent manque. La corruption atteint des taux record en Europe, ce qui n’arrange pas les choses. De façon générale, les investisseurs préfèrent construire en périphérie plutôt que de s’installer dans le centre, parce qu’ainsi ils n’ont pas besoin de détruire pour ensuite reconstruire. (Non, je ne suis pas en train de recopier  les lignes du Guide du Routard, mais je tente de mettre en forme ce qu’on m’a dit ici et là, ce que j’ai observé.) Dans mon quartier, il y a de véritables ruines dont personne ne se soucie. A certains égards, Iasi me rappelle Porto. Ce sont deux vieilles dames fatiguées avec des rêves de petites filles.

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